Expériences de la violence et formes de mobilisations en contexte autoritaires, à partir du cas birman

Programme 2023/2024

Du 10 octobre 2023 au 11 juin 2024
12h30-14h30
Salle A327 - EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers

Organisateurs
Stéphen Huard (IRD, SENS, CASE), Bénédicte Brac de la Perrière (CNRS, CASE), Maxime Boutry (INALCO, CASE), Chloé Baills (EPHE, CASE), Aurore Candier (CASE).

Le Groupe de recherche Birmanie (GRBirmanie) se propose de réunir géographes, sociologues, anthropologues, linguistes et historiens, afin de réfléchir cette année aux liens entre expériences de la violence et formes de mobilisation. Après avoir mené une réflexion collective cherchant à spécifier les effets d’un contexte politique autoritaire et dictatorial sur les enquêtes de terrain, il s’agit cette année d’approfondir notre réflexion sur les thèmes de la violence et de la mobilisation à partir du cas birman. Le coup d’État du 1er février 2021 a brusquement mis fin à l’expérience démocratique du pays et a été suivi d’un rejet massif du régime militaire. Ce rejet a repris et créé de multiples formes de mobilisation, des manifestations de rue à une guérilla urbaine puis rurale, en passant par un mouvement de désobéissance civile non violent, la création d’institutions politiques alternatives, la résistance rituelle, ou encore un activisme en ligne et diasporique. Non loin d’être isolé, ce brusque changement de régime fait écho à un rétrécissement général de l’espace démocratique en Asie du Sud-Est, en dépit des avancées effectuées dans les années 1980 et 1990 (Philippines, Thaïlande, Indonésie, Cambodge et Birmanie). 

En quoi le retour rapide à des régimes plus ou moins autocratiques met en lumière un continuum historique d’expériences de la violence, continuum qui participe à la (re)création de formes d’action collective ? Ce séminaire est pensé comme un espace d’échange pour construire une réflexion collective autour de l’hypothèse suivante : dans une société où la médiation publique du passé est contestée, les mobilisations mettent en lumière des manières alternatives de médiatiser une mémoire ancrée dans des expériences de violence qui alimentent les changements sociaux et politiques. Il s’agit de débattre et de se doter d’une grille de lecture partagée pour analyser les continuités et les innovations dans les répertoires de contestation, les mémoires et les formes de transmission, tout en interrogeant la manière dont les mobilisations informent les héritages de la violence.

Notre séminaire propose un programme ouvert, interdisciplinaire et comparatif, croisant expertise aréale et thématique. Y seront discutés et mis en perspective avec les terrains propres à chaque intervenant des publications majeures dans les champs des répertoires de contestation, des expériences de la violence en contexte bouddhique notamment, ou encore des lieux de mémoire et autres formes de transmissions. L’objectif est ainsi de construire un bagage théorique commun et une réflexion critique sur les relations entre expériences de la violence et formes de mobilisation en contextes autoritaires.

Séance 1 – 31 octobre 2023

Jacques Leider (EFEO), Violence démesurée et mobilisations à géométrie variable : le cas de l’Arakan/Rakhine State de 2012 à 2022.

Séance 2 – 14 novembre 2022

Maxime Boutry (INALCO, CASE), Une violence “spatiale” ? De la fabrique urbaine en régime autoritaire - le cas de Yangon.Zo BiLay, Master student in Human Rights at the Institute of Human Rights and Peace Studies (Mahidol University), Why Buddhist nationalism still matter after the 2021 military coup in Burma?

Séance 3 – 8 décembre 2022 (date modifiée)

Helena Cing Deih Sian (Architecte), BEINGINPLACE - How to Re:Member? An ongoing research on Counter-Narratives and Counter-Monuments, towards an inclusive Culture of Remembrance in Myanmar.

Séance 4 – 9 janvier 2024

Anne Guillou (CNRS, LESC), Ethnographier la violence et ses traces au Cambodge. Théorie, méthodologie, réflexivité.

Séance 5 – 13 février 2023

Chowra Makaremi (CNRS, IRIS), titre à confirmer (expériences de la violence et révoltes, Iran).

Séance 6 – 12 mars 2024

Michel Naepels (CNRS, EHESS, Cems), titre à confirmer (effets de la violence, Nouvelle-Calédonie, RDC).

Séance 7 – 16 avril 2024

Samia Ferhat (Université de Nanterre), titre à confirmer (lieux de mémoire, Taïwan).

Séance 8 – 14 mai 2024

Renaud Egreteau (City University of Hong Kong, CASE) & Sebastian Veg (EHESS, CRH), titre provisoire Le concept de répertoires d’action collective au regard des cas birmans et hong kongais.

Séance 9 – 11 juin 2024

Elliott Prasse-Freeman (National University of Singapore), titre à confirmer