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Pierre Petit

Conférences
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Pierre Petit

Anthropologue et historien de l’art, Pierre Petit a défendu sa thèse en 1993 à l’ULB. Au départ de recherches doctorales sur les rituels des Luba du Katanga, il s’est successivement penché sur la culture matérielle, l’ethnicité et l’anthropologie urbaine au Congo. Depuis 2003, il travaille au Laos sur les mobilités des populations des hautes terres, engagées dans un exode rural vers la capitale Vientiane ou la plaine du Mékong. Il s’intéresse plus largement aux rapports entre l’Etat et les minorités ethniques, ainsi qu’aux formes locales d’entrée en modernité des populations des hautes terres — et notamment des jeunesses tai dam, au centre de son film ethnographique Return Trip : Portraits of Tai Dam migrants. Il a récemment investi le champ de l’anthropologie historique dans sa monographie History, Memory, and Territorial Cults in the Highlands of Laos: The Past Inside the Present (Routledge 2020). Il est l’éditeur de Civilisations, la principale revue d’anthropologie belge.Pierre Petit is an anthropologist and art historian. His PhD dissertation, on the rituals of the Luba of Katanga, led him eventually to investigate issues of material culture, ethnicity, and urban anthropology in Congo. Since 2003, he works on Laos and more especially on the mobilities of highlanders involved in a rural exodus to the capital-city Vientiane, or to the Mekong plain. This project also investigates the relations between the state and the ethnic minorities, as well as the local conceptions and practices related to modernity. His ethnographic film, Return Trip : Portraits of Tai Dam migrants, explores the situation of rural youths caught in between their village and the city. His recent monograph, History, Memory, and Territorial Cults in the Highlands of Laos: The Past Inside the Present (Routledge 2020) triggers new questions in the field of historical anthropology. Pierre Pett is also the editor of Civilisations, the main journal of anthropology in Belgium.

Pierre Petit participe au Programme Professeurs invités de l’EHESS, sur proposition de Vannina Bouté et Paul Sorrentino

 

Conférences

Histoire et mémoire chez les Tai Vat du haut Laos
  • Jeudi 31 mars, 14h-16h, Maison de l’Asie, 22 avenue du Président Wilson, 75016 Paris, 1er étage.

Dans le cadre du séminaire "Anthropologie comparée de l’Asie du Sud-Est" (organisateurs : Vanina Bouté, Yves Goudineau, Catherine Scheer).

Cette leçon visera à montrer comment s’établit le rapport au passé dans une société rurale périphérique du Laos. Que sont, concrètement, les traditions orales ? Comment circulent-elles ? Qui en sont les détenteurs légitimes ? Comment sont-elles énoncées ? Que tirer de leur confrontation avec les archives et autres documents écrits ? Quels sont enfin les autres supports de la mémoire historique – rituels, paysages, toponymes, etc. ? Basé sur une étude empirique fouillée, la leçon questionnera autant les problématiques de la mémoire que de l’histoire, en montrant les nombreuses connexions qu’il reste à établir entre ces deux champs de la recherche.

 

Réaliser un film ethnographique au Laos – Rétrospection sur une expérience collective »
  • Mercredi 20 avril - Bâtiment EHESS-Condorcet Salle A327 ; EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers

Dans le cadre de l'Atelier des doctorants.

La conférence évoquera les différentes étapes de la réalisation pour montrer de quelle façon les interactions, échanges et réactions qu’elle a suscités ont été intéressants pour la recherche. Ainsi, les discussions avec les collègues de l’Université nationale du Laos, directement impliqués lors du tournage, ont permis de mieux saisir le type d’information qui peut ou non circuler publiquement dans le pays. Les auto-mises en scène des personnages du film révélaient l’image que ces derniers souhaitaient présenter d’eux-mêmes. Les réactions suscitées au village par la vision du film ont révélé une approche préoccupée par le centrage du film sur la communauté bien plus que par les propos tenus par les personnages qui y apparaissent. Enfin, le film a engendré une réflexion sur la réciprocité entre l’anthropologue et ses hôtes.

 

Cultes territoriaux à Houaphan (Laos) : du poteau rituel au monument socialiste
  • Jeudi 21 avril : 10h-12h -  - Salle 25-B EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers

Dans le cadre du séminaire "Dialogues entre recherches classiques et actuelles en ASE" (organisateurs : Paul Sorrentino et Catherine Scheer)

La plupart des villages du district de Muang Et (province de Houaphan) ont un poteau « du village », ou un poteau « ferme/stable ». Il apporte protection face aux dangers collectifs, comme les sécheresses. Dirigé par un descendant des premiers migrants établis sur le site, ce culte ne s’adresse pas prioritairement aux éventuelles présences autochtones, mais bien plus souvent aux ancêtres du groupe. Après la révolution communiste, ces pratiques ont fait l’objet de mesures visant à les contrer, à l’instar des autres « croyances » et « superstitions ». Néanmoins, les poteaux rituels et les autels aux esprits du village n’ont pas disparu suite à ces mesures, et ont même connu une revitalisation ces dernières années. Inspirées par les nouvelles formes de monumentalité du régime socialiste tardif, certaines autorités villageoises ont bâti des monuments commémoratifs empruntant le modèle du poteau rituel ; d’autres ont transformé les anciennes structures rituelles en se servant de ciment et de matériaux solides. Je montrerai comment ces structures rituelles médiatisent le rapport des villageois au territoire (mais aussi aux autorités et aux esprits) ; comment elles questionnent la dichotomie mobilité/immobilité dans ces sociétés ; enfin comment elles permettent de comprendre l’insertion des terroirs dans la trame politique plus large de la région et de la nation. La conférence se basera principalement sur la seconde partie de mon ouvrage History, Memory and Territorial Cults in the Highlands of Laos. The Past inside the Present (Petit, 2020), consacrée à ces questions.

 

Les médailles catholiques de dévotion en caractères chinois : une page d’histoire de la propagande missionnaire française » (avecVanessa Frangville (professeure à l’Université libre de Bruxelles)
  • Samedi 7 mai, Bibliothèque nationale de France – entrée 58 rue de Richelieu, salle de réunion Richelieu 1 -  Inscription souhaitée pour l’organisation pratique – prévenir l’orateur par email (pierre.petit@ulb.be)

Conférence présentée dans le cadre des séances de la Société Française de Numismatique (SFN).

Les médailles de dévotion chrétiennes inscrites en caractères chinois ont retenu l’attention de numismates depuis un demi-siècle (voir notamment Turk & Arber-Cooke 1967-1970 ; Cribb 1978, 1981 ; Thierry 1987, 2008, 2021). Ceux-ci ont émis l’hypothèse de médailles frappées en France pour être distribuées par les missionnaires aux nouveaux convertis. Le mélange d’une iconographie typique du 19e siècle – de style saint-sulpicien – et de sinogrammes tracés avec une habileté variable rend dans tous les cas leur identification particulièrement complexe.

Sur base d’un corpus beaucoup plus important que ceux réunis jusqu’à ce jour, de recherches dans les archives missionnaires et d’un réexamen épigraphique, nous proposons une analyse nouvelle et contre-intuitive qui soutient que ces médailles n’ont pour leur immense majorité pas atteint la Chine, mais soutenaient la propagande missionnaire en France et dans les autres pays du monde catholique.

 

 

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